Former des docteurs de rang international. C’est l’objectif de l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) qui ambitionne de jouer dans la cour des grands. La super-structure a commencé à inscrire des doctorants il y a deux ans. Elle en compte quelque 200 déjà. Les premiers diplômés sont prévus dans deux ans. Pour produire des PhD à la mesure de ses espérances, l’université a mis en place un modèle particulier.

Pour commencer, le parcours doctoral est de 4 ans. Il inclut une année de prédoc, destinée à initier les candidats à la recherche scientifique. Elle permet aussi aux étudiants de vérifier s’ils sont bien faits pour la recherche. Un rapport d’évaluation est exigé à la fin de l’année préparatoire. D’une année à l’autre, un rapport de progression est établi.
Tous les doctorants sont boursiers. Ils reçoivent 10.000 DH par mois sur les 4 ans, soit 10 fois plus que leurs homologues des universités publiques. «L’idée est d’éviter qu’ils n’aillent travailler pour subvenir à leurs besoins, et qu’ils puissent se concentrer sur leurs travaux de recherche», explique Rachid El Fatimy, directeur de l’école doctorale de l’UM6P. Tout au long du parcours, des formations, majoritairement en anglais, sont proposées pour accompagner les doctorants. Ils concernent la méthodologie scientifique, mais également diverses disciplines, dont les doctorants auront besoin pour leurs recherches.
«Aujourd’hui, la recherche est bien plus complexe, vous avez besoin de plusieurs outils différents, de capacités en mathématiques, biologie, énergie, batteries, physique, chimie... Disposer d’un bagage multidisciplinaire est un avantage considérable», souligne El Fatimy. Impossible de fonctionner en silos. «Notre souhait est d’être une université horizontale. Beaucoup de nos formations sont communiquées sur les réseaux sociaux et ouvertes à tous, même à d’autres universités», poursuit-il.
Les étudiants sont aussi amenés à présenter leurs travaux dans des séminaires organisés à leur intention. Cela les aide également à créer des synergies entre eux et à identifier les compétences des uns et des autres. Des chercheurs de niveau international sont, en outre, invités à y intervenir. L’université entend ainsi créer un environnement stimulant, et faire vivre à ses doctorants «le quotidien des grandes universités internationales».
Ahlam NAZIH